Imaginer un monde où les femmes sont autonomes et valorisées 

Edition du 23 août du New York Times Magazine

 

Les femmes dans le monde en développement sont au centre de l’édition du 23 août du New York Times Magazine. L’article principal est un essai adapté d’un nouveau livre du chroniqueur du Times Nicholas Kristoff et de l’ancienne correspondante du Times Sheryl Wudunn. Intitulé « Half the Sky : Turning Oppression into Opportunity for Women Worldwide », le livre et le site web qui l’accompagne se penchent sur trois abus majeurs à l’encontre des femmes : 

  • le trafic sexuel et la prostitution forcée ; 
  • la violence sexiste, notamment les crimes d’honneur et les viols collectifs ; 
  • la mortalité maternelle. 

Au 19e siècle, le défi moral primordial était l’esclavage. Au 20e siècle, c’était le totalitarisme. Au cours de ce siècle, c’est la brutalité infligée à tant de femmes et de jeunes filles dans le monde : 

  • le trafic sexuel, 
  • les attaques à l’acide,
  • les brûlures de mariées et
  • les viols massifs.

Pourtant, si les injustices dont souffrent les femmes des pays pauvres sont d’une importance capitale, sur le plan économique et géopolitique, l’opportunité qu’elles représentent est encore plus grande. « Les femmes tiennent la moitié du ciel », selon les termes d’un dicton chinois et pourtant, il s’agit surtout d’une aspiration. Dans une grande partie du monde, les filles ne sont pas éduquées et les femmes sont marginalisées. Ce n’est pas un hasard si ces mêmes pays sont, de manière disproportionnée, englués dans la pauvreté et déchirés par le fondamentalisme et le chaos. 

De la Banque mondiale aux chefs d’état-major interarmées de l’armée américaine, en passant par des organisations d’aide comme CARE, tous reconnaissent de plus en plus que le fait de se concentrer sur les femmes et les filles est le moyen le plus efficace de lutter contre la pauvreté et l’extrémisme dans le monde. C’est pourquoi l’aide étrangère est de plus en plus dirigée vers les femmes. Le monde s’éveille à une puissante vérité : les femmes et les filles ne sont pas le problème, elles sont la solution.

 

Le changement est-il possible ?

 

Le changement, cependant, pourrait ne pas être aussi simple. Dans un autre article, « Le déficit de filles », Tina Rosenberg sonde les raisons pour lesquelles la discrimination à l’égard des filles persiste même dans les régions plus riches et plus développées. Assurément, le développement peut éventuellement conduire à un traitement plus égalitaire des filles (ici le microneedling). En effet, les ratios de natalité de la Corée du Sud s’approchent désormais de la normalité. Cependant, les décideurs doivent réaliser que ce type de développement fonctionne lentement et principalement de manière indirecte, en adoucissant une culture centrée sur les fils. La solution n’est pas d’abandonner le développement ou de cesser de fournir, par exemple, des microcrédits aux femmes. Cependant, ces efforts devraient être accompagnés d’une prise de conscience des conséquences involontaires du développement et d’efforts, destinés aux parents, pour affaiblir la préférence culturelle pour les fils.

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